Le CNRS, leader français de la science ouverte
92 % des publications des chercheurs et chercheuses du CNRS sont en accès ouvert pour l’année 2020, un taux proche de l’objectif de l’organisme et bien supérieur aux taux de la France ou même des unités dont le CNRS est une tutelle.
« L’objectif de 100 % d’accès ouvert, fixé par la Feuille de route du CNRS fin 2019, est quasiment atteint. », se réjouit Sylvie Rousset, directrice des données ouvertes de la recherche de l’organisme. Pour la quatrième année consécutive, la Direction de données ouvertes de la recherche (DDOR) du CNRS a piloté le baromètre de l’accès ouvert des publications scientifiques au CNRS. Avec une nouveauté : le taux, calculé habituellement sur le périmètre des unités dont le CNRS est tutelle, a aussi été estimé spécifiquement sur les publications des chercheurs et chercheuses de l’organisme.
Résultat : 77 % des publications 2020 des laboratoires du CNRS et de ses partenaires sont en accès ouvert en 2021. Ces publications sont comptabilisées à partir de la base bibliographique du Web of Science (WoS) – qui porte principalement sur le domaine des sciences, des techniques et de la médecine (STM) –, un an après leur parution. Une progression de 29 points en quatre ans, depuis le premier taux d’accès ouvert calculé en 2018 sur les publications de 2017, qui était de 48 %.
En 2022, le taux d’accès ouvert des publications des unités du CNRS pour l'année 2021 s’élève à 79 % et marque un premier palier. Pour identifier plus précisément le périmètre des chercheurs et chercheuses du CNRS, avec la prise en compte des sciences humaines et sociales, la Direction des données ouvertes a analysé les comptes rendus annuels d’activité des chercheurs (CRAC pour les STM et RIBAC pour les SHS1 ). Observé en 2021, le taux d’accès ouvert des publications des chercheurs et chercheuses du CNRS atteint 92 % pour l’année 2020.
Ce taux est calculé sur un total de 25 364 publications. Parmi elles, 20 593 articles publiés dans des périodiques sur l’année 2020 et indiqués par les scientifiques dans leur CRAC (18 890 articles) et RIBAC (1703 articles) : sur ceux-ci, 19 758 sont en accès ouvert. Le total intègre également les 4 771 articles publiés par des chercheurs et chercheuses du CNRS, repérés dans le WoS, qui auraient pu être signalés dans le corpus CRAC, dont 3 605 sont en accès ouvert. Soit, globalement, 23 363 articles en accès ouverts sur 25 364. « La forte incitation de dépôt des articles dans l’archive ouverte HAL pour compléter son CRAC depuis 2020 a fait progresser de manière spectaculaire le taux d’accès ouvert des unités du CNRS. », analyse Sylvie Rousset. « Le changement de périmètre montre que les scientifiques du CNRS jouent particulièrement le jeu de l’accès ouvert. »
La politique de science ouverte du CNRS soutient en effet l’utilisation d’archives ouvertes comme HAL pour publier en accès ouvert. Elle s’appuie pour cela sur les leviers permis par la Loi pour une République numérique. Cette dernière autorise en effet depuis 2016 les scientifiques de toute discipline à déposer dans une archive ouverte, avec ou sans durée d’embargo, la dernière version du manuscrit avant publication (qu’on appelle « manuscrit auteur accepté » ou MAA), indépendamment de la politique éditoriale de la revue dans laquelle l’article est publié.
Mais cette progression traduit aussi l’évolution des pratiques des éditeurs scientifiques, qui se tournent à présent vers la commercialisation de l’accès ouvert, avec l’application de frais de publications (APC) de plus en plus systématique. Pour sa part, le CNRS encourage ses scientifiques à ne pas payer pour être publiés.
Ce taux des chercheurs et chercheuses CNRS dépasse aussi le taux national indiqué dans le baromètre français de la science ouverte piloté par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR). Celui-ci progresse en effet de 62 % en 2021 pour l’ensemble des publications de 2020 à 67 % en 2022 pour les publications de 2021.
- 1Le dépôt des publications dans l’archive ouverte HAL est obligatoire pour tous les chercheurs et chercheuses du CNRS via le formulaire CRAC (compte rendu annuel d’activités des chercheurs) pour les STM et le formulaire RIBAC (recueil d’informations pour un observatoire des activités) pour les SHS. L’analyse des RIBAC a été effectuée par l’INSHS.