« Derrière le blob, la recherche » : dernières nouvelles et annonce d’événements
Le projet de recherche participative donne déjà de premiers résultats. Audrey Dussutour, chercheuse CNRS qui mène ce projet, sera présente à la rentrée à plusieurs événements pour en parler.
Après plusieurs mois d’expériences chez des volontaires partout en France, voici les premières analyses des résultats du projet de recherche participative « Derrière le blob, la recherche ». 3 500 volontaires, qui ont réalisé 6 900 protocoles, ont envoyé des jeux de données et déposé 900 000 photos de blobs – cet organisme unicellulaire, ni animal, ni végétal, ni champignon, capable de se régénérer et d’apprendre sans cerveau – sur la plateforme qui leur avait été fournie.
L’équipe de recherche menée par Audrey Dussutour, directrice de recherche CNRS au Centre de recherches sur la cognition animale (CNRS/Université de Toulouse Paul Sabatier), a pour le moment vérifié les jeux de données de 2450 volontaires, sur 5200 protocoles. Seulement 2 % des jeux de données ont été écartés car considérés non analysables.
En particulier, une expérience suivait la croissance des blobs soumis à différents protocoles avec des pics de température plus ou moins longs, intenses et répétitifs. La survie de 41 000 blobs a été analysée. « Des tendances se dégagent déjà assez nettement. », affirme Audrey Dussutour.
L’équipe a ainsi pu noter que les profils de température affectent différemment les deux espèces de blob testées mais qu’elles sont toutes les deux sensibles à la durée, la fréquence et l’intensité des pics de chaleur. L’espère Badhamia utricularis, la plus répandue en France, souffre beaucoup plus de la chaleur que Physarum polycephalum, une espèce qui se fait plus discrète dans nos contrées.
Ces résultats sont préliminaires et le projet n’est pas terminé : l’analyse des données se poursuit avec l'entraînement d’une intelligence artificielle pour identifier plus rapidement les blobs sur les photos faites par les volontaires. L’expérience « exploration », qui suivait la capacité des blobs à se déplacer, sera ensuite analysée par l’algorithme une fois les dernières photos collectées et validées.
En attendant, le blob sera à l’honneur lors de plusieurs événements à la rentrée :
- le 22 septembre lors de la 6ème édition du festival du film scientifique de Roscoff (21-24 septembre 2023) : intervention de Camille Basile en lien avec la projection du film « Le Blob : un génie sans cerveau » de J. Mitsch
- du 23 au 24 septembre au Festival Hypermonde à Merignac, dont Audrey Dussutour est la marraine et qui prévoit des rencontres et des séances de dédicace.
- 23/09 11h10 : Table ronde « Vilaines bêtes : quand le vivant devient monstrueux » avec Audrey Dussutour et le chercheur CNRS Jean-Sébastien Steyer, animée par le journaliste Nicolas Martin
- 24/09 12h20 : Conférence « L'invention du Blob » par Audrey Dussutour
- le 26 septembre à 19 h à la Cinémathèque de Toulouse : projection du film « Le Blob : un génie sans cerveau » (coproduit par CNRS Images, avec audio description pour les malvoyants) en présence d’Audrey Dussutour
- au milieu d’autres « inclassables créatures » dans l’exposition (gratuite) « Loris Gréaud : les Nuits corticales » au Petit Palais (4 octobre 2023 - 14 Janvier 2024) en partenariat avec le CNRS
- le 27 octobre lors du Festival Va savoir, tout premier festival de sciences participatives et citoyennes, à Montpellier du 27 au 29 octobre
- le 7 novembre à Vannes pour une conférence sur « Le blob ? C’est quoi ce truc ? » à l'Université Bretagne Sud