Grossesse pathologique : l’effet de l’interféron
Découverte d’un mécanisme cellulaire impliqué dans le développement anormal du placenta lors de certaines grossesses pathologiques.
Les grossesses pathologiques sont fréquentes et d’origines variées. On estime que des fausses couches ont lieu chez 10 à 20% des femmes enceintes lors des 3 premiers mois de grossesse. Les retards de croissance du fœtus peuvent aussi survenir lors d’infections maternelles par certains microbes, parasites ou virus (par exemple la toxoplasmose, les infections au virus de la rubéole, au cytomégalovirus, aux virus de l’Herpès ou Zika), ou au cours de maladies génétiques ou auto-immunes. Des équipes de l’Institut Pasteur, du CNRS, de l’Inserm, de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP et de l’Université de Paris, ont identifié un nouveau mécanisme cellulaire qui altère la formation du placenta et pourrait ainsi provoquer des complications graves pendant la grossesse. Il est lié à la production d’interféron, une molécule qui est produite en réponse à certaines infections, notamment virales. Ces résultats sont publiés dans Science, le 11 juillet 2019.
IFITM proteins inhibit placental syncytiotrophoblast formation and promote fetal demise. Julian Buchrieser, Séverine A. Degrelle, Thérèse Couderc, Quentin Nevers, Olivier Disson, Caroline Manet, Daniel A. Donahue, Françoise Porrot, Kenzo-Hugo Hillion, Emeline Perthame, Marlene V. Arroyo, Sylvie Souquere, Katinka Ruigrok, Anne Dupressoir, Thierry Heidmann, Xavier Montagutelli, Thierry Fournier, Marc Lecuit, Olivier Schwartz. Science, 11 juillet 2019. https://science.sciencemag.org/content/365/6449/176