Le CNRS, investi au sein du Belmont Forum
Partenariat international qui mobilise des fonds pour la recherche sur les changements environnementaux, le Belmont Forum contribue à l’avancée des connaissances dans ce domaine. Retour sur cette organisation avec Stéphanie Thiébault, directrice de l’Institut écologie et environnement du CNRS récemment réélue au Steering committee du Belmont Forum.
Comment prendre les mesures nécessaires pour relever les différents défis environnementaux mondiaux que posent le changement global ? C’est à cette question que souhaite répondre le Belmont Forum qui entend supprimer les obstacles menant à la durabilité.
Créé en 2009, le Belmont Forum est composé d’agences de financement et de conseils scientifiques internationaux, ainsi que de consortiums régionaux.
« Le Belmont Forum permet de guider, de partager des recherches scientifiques. Il est important d’être présent dans ces équipes internationales pour être informé des débats », note Stéphanie Thiébault qui, pour la seconde année consécutive, a été élue au Steering committee du Belmont forum, comité de gouvernance faisant office de « comité scientifique et de comité de surveillance » de l’organisation.
L’objectif du Belmont ? Coordonner des recherches scientifiques entre plusieurs pays pour améliorer notre compréhension des impacts, des vulnérabilités, des risques, mais aussi des opportunités induites par les changements environnementaux. Sur son cahier des charges, on retrouve des objectifs tels que : une meilleure information de l’état de l’environnement, l’évaluation de politiques menant à des sociétés à faible émission de carbone, l’analyse de solutions de rechange favorisant le bien-être mondial, l’étude d’une meilleure utilisation et restauration de nos ressources naturelles ou encore la protection de la biodiversité terrestre et des écosystèmes menacés.
Pour relever les défis du changement environnemental mondial du XXIe siècle, le Belmont Forum fonctionne par appel à projet appelé Collaborative research action (CRA).
« Pour être lancé, un CRA doit être soutenu par au minimum cinq pays. Pour chaque CRA, les pays souhaitant participer s’engagent par le biais de financement allant de 1 à 2 millions d’euros ou via la mise à disposition de personnels. Cela permet de réaliser de très beaux projets ! »
Le Belmont forum a financé un large éventail d’actions de recherche collaborative. Depuis sa création, il a mené dix appels à propositions soutenant 92 projets réunissant plus de 1 000 scientifiques, représentant plus de 35 pays. Les thématiques abordées comprennent la sécurité de l’eau douce, la vulnérabilité des côtes, la sécurité alimentaire, le changement d’affectation des sols, la prévisibilité du climat et les liens interrégionaux, la biodiversité et les services écosystémiques, l’observation de l’Arctique ou les montagnes en tant que sentinelles du changement.
« Récemment la France s’est engagée dans le CRA Ocean proposé par la Suède et soutenu également par l’Australie, la Norvège, le Brésil, la France, l’Allemagne, l’Islande, l’Inde, les Philippine, la Russie, le Japon, l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud et les Etats-Unis. C’est un projet à 17 millions d’euros. »
Parmi les 25 pays membres du Belmont Forum, la France est présente via deux voix : Le Ministère de l’Education Supérieure, de la Recherche et de l’Innovation et l’Alliance pour l’environnement (AllEnvi) composée de 12 membres fondateurs dont le CNRS et 16 membres associés.
« Lors de la dernière réunion plénière de Londres, l’AllEnvi, avec le soutien du MESRI, a fait une proposition de CRA sur les sols. Pour le moment 12 pays se sont engagés à participer à ce programme qui sera lancé en 2020. »
Pour mener à bien sa mission le Belmont Forum mise spécifiquement sur la recherche transdisciplinaire internationale unissant différents pans de la recherche et notamment sciences naturelles et sciences sociales. A noter également, que le Belmont Forum est engagé depuis 2015 dans une politique et des principes d’accès ouvert aux données.
Laurence Stenvot