« Le cloître et la prison » : un webdocumentaire sur les espaces de l’enfermement

Les moines auraient-ils inventé la peine de prison ? Au 19^e siècle, de nombreuses abbayes, saisies à la Révolution, sont converties en maisons de détention. Des lieux clos, aux règles de vie strictes… Peut-on mener plus avant la comparaison ? C’est l’ambition du webdocumentaire « Le cloître et la prison », qui propose une histoire comparée de ces lieux et des conditions d’un enfermement, qu’il soit choisi (cloître) ou subi (prison, hôpital, etc.). Conçu et écrit par quatre chercheurs, il s’appuie sur une visite du site de Clairvaux (Aube), dernière abbaye-prison de notre pays1 , pour proposer un parcours interactif des nombreux lieux d’enfermement européens, à travers des interviews, des textes originaux, des documents iconographiques et des plans. Il permet ainsi d’analyser les transformations de ces espaces au cours du temps. À l’heure où la France s’interroge sur sa politique carcérale, ce voyage dans le temps (du Moyen Âge aux années 1930) et dans l’espace (européen) replace les débats contemporains dans le temps long.
 

Ce webdocumentaire est une production scientifique collective, fruit de quatre ans de recherches par une équipe d’historiens, dans le cadre du projet « Enfermements » (enfermements.fr)  :

• Falk Bretschneider, enseignant-chercheur de l’EHESS au Centre Georg Simmel (CNRS/EHESS)
• Julie Claustre, enseignante-chercheuse de l’Université Paris 1 au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (CNRS/Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
• Isabelle Heullant-Donat, enseignante-chercheuse, Centre d’étude et de recherche en histoire culturelle (Université de Reims Champagne Ardenne)
• Élisabeth Lusset, chercheuse du CNRS au Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (CNRS/Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Il a été produit en partenariat avec la société de production Lumento, les Archives nationales, les Archives départementales de l'Aube, l'École nationale de l'administration pénitentiaire, France Culture, le Labex Hastec et l'association Renaissance de l'abbaye de Clairvaux, notamment.

• 1La maison centrale fermera fin 2022, ce qui pose aussi des questions patrimoniales.