Inauguration du Labcom BioDlab le 6 décembre. De gauche à droite : Laurent Barbieri, Jacques Maddaluno, Vanessa Prévot, Christophe Moriceau, Pascale Besse-Hoggan, Severin Dronet, Mathias Bernard, Fabrice Leroux. © Jérôme Cambier

Michelin, le CNRS et l’Université Clermont Auvergne, ensemble pour comprendre la science des particules d’usure des pneumatiques

Innovation

 

  • Michelin, le CNRS, et l’Université Clermont Auvergne viennent d’unir leurs expertises dans le cadre d’un nouveau laboratoire commun appelé « BioDLab ».
  • Ce laboratoire travaillera sur la dégradation et la biodégradation des gommes des pneumatiques.
  • Son objectif : rendre à terme les particules d’usure issues du contact entre la route et le pneumatique bio-assimilables.

 

Michelin, le CNRS et l’Université Clermont Auvergne inaugurent mercredi 6 décembre un laboratoire commun appelé « BioDLab » consacré à l’étude de la dégradation et biodégradation des gommes des pneumatiques. Objectifs : mieux comprendre le processus de dégradation des pneus liée à leur utilisation et développer des solutions techniques aux problématiques environnementales des particules d’usures issues du contact entre la route et le pneumatique.

D’une durée de 4 ans, ce laboratoire commun a pour mission de développer des outils qui permettront de trouver des solutions concrètes pour rendre les particules d’usure bio-assimilables par l’environnement.

En effet, pour garantir la sécurité à l’automobiliste, le pneu doit d’abord adhérer à la route avec pour conséquence, une érosion générant des particules d’usure. Elles forment un mélange complexe pour lequel de nombreux phénomènes chimiques restent à découvrir notamment sur leur évolution dans le temps lorsqu’elles se mélangent au sol et à l’eau.

À l’interface entre l’étude des matériaux, la chimie et la microbiologie, cette nouvelle collaboration entre le CNRS, Michelin et l’UCA vise à développer des méthodes d’évaluation de la dégradation de l’élastomère, composant essentiel des pneumatiques, et à produire une analyse fine qui permettra de comprendre les mécanismes en jeu.

Plus en détail, les recherches porteront en particulier sur le couplage entre la dégradation des gommes des pneumatiques aussi appelées élastomères diéniques via un procédé photo et thermochimique, et leur biodégradation via des microorganismes isolés ou en consortium, mais aussi grâce à des enzymes surexprimées1 . Des méthodes d’évaluation des divers processus de dégradation seront développées et une analyse fine permettra de mieux comprendre les réactions physico-chimiques à l’œuvre.

Cette collaboration mobilisera une vingtaine de membres de l’Institut de chimie de Clermont-Ferrand (Université Clermont Auvergne / CNRS), et une dizaine de salariés de la Direction Opérationnelle de Recherche et Développement de Michelin.

 « Le CNRS est ravi de la création de ce nouveau laboratoire commun avec Michelin, qui offre un cadre structurant et pérenne permettant de réfléchir ensemble à l’impact environnemental du pneumatique, un défi commun. Michelin compte parmi les partenaires industriels principaux de notre organisme, avec désormais neuf structures de recherche communes en activité mais aussi de nombreuses collaborations de recherche autour d’enjeux scientifiques partagés. » déclare Jean-Luc Moullet, Directeur général délégué à l’innovation du CNRS.
Le CNRS encourage la création des laboratoires communs avec des entreprises pour aller plus loin dans la recherche et faire face aux défis de notre société, à leurs côtés. L’organisme comptabilise plus de 260 laboratoires communs en activité.

 « Nous sommes très heureux de collaborer une nouvelle fois avec le CNRS et l’Université Clermont Auvergne sur un nouveau champ de recherche ambitieux. Ce laboratoire sur les particules d’usures illustre un engagement fort du Groupe. En effet, la prise en compte de l’impact environnemental de ses activités fait partie intégrante de la stratégie de Michelin. Depuis plusieurs années, le Groupe s’est engagé à réduire le phénomène d’abrasion de ses pneus, en s’appuyant sur sa maîtrise des matériaux et une stratégie de conception historiquement orientée pour optimiser l’utilisation de la matière. Cette politique a permis de réduire de 5% les émissions d’usure de nos pneus entre 2015 et 2020.
Michelin est par ailleurs reconnu internationalement comme leader dans le domaine de la longévité. Une place confirmée par un test mené récemment par l’ADAC2 , l’association automobile allemande (Etude publiée en mars 2022) sur une centaine de pneus. Enfin, le Groupe a toujours été favorable à l’établissement de seuils réglementaires d’abrasion des pneus pour limiter les émissions de particules d’usure partout dans le monde. À ce titre, il a soutenu activement les recommandations de la Commission européenne (norme Euro 7). » précise Eric-Philippe Vinesse, Directeur Recherche et Développement – Membre du Comité Exécutif du groupe Michelin.

« BioDlab est le troisième laboratoire commun créé entre Michelin et l’Université Clermont Auvergne et le second qui implique l'Institut de Chimie de Clermont Ferrand (ICCF). L'Université Clermont Auvergne se réjouit de ce nouveau dispositif partenarial dont la création est le fruit d’une politique ambitieuse de collaboration entre nos laboratoires et le monde économique, notamment Michelin. Ce partenariat scientifique permettra d'accompagner la production de matériaux innovants et durables. Il s’inscrit donc pleinement dans la feuille de route de notre stratégie scientifique qui vise à « concevoir des modèles de vie et de production durables ». Mathias Bernard, Président de l’UCA.

  • 1Ces enzymes seront notamment fournies par le Genoscope, département CEA-Jacob.
  • 2Consulter l’étude : https://assets.adac.de/image/upload/v1639663105/ADAC-eV/KOR/Text/PDF/Tyre_wear_particles_in_the_environment_zkmd3a.pdf

Contact

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Attachée de presse CNRS
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Presse UCA
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Presse Michelin