La Commission européenne renouvelle le label HR Excellence in Research du CNRS
Pour la seconde fois, le CNRS obtient le label européen très prisé « HR Excellence in Research », qui récompense les institutions pour la qualité de leur politique en ressources humaines.
Depuis plusieurs années, le CNRS s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue visant à améliorer ses pratiques en matière de recrutement et de conditions de travail. C’est dans ce cadre que l’organisme a obtenu de la part de la Commission européenne le label « HR Excellence in Research » pour la première fois en 2017, lui permettant ainsi de valoriser son environnement de travail et la qualité de sa gestion des ressources humaines. L’organisme vient d’obtenir le renouvellement de ce label pour trois ans.
« La stratégie de ressources humaines pour la recherche, HRS4R, dont découle le label ‘HR Excellence in Research’ a été créé en 2008 par la Commission européenne comme un outil de mise en œuvre par les établissements de recherche des principes édités en 2005 dans la Charte européenne du chercheur et le Code de conduite pour le recrutement des chercheurs », explique Nathalie Modjeska, cheffe du service d’appui à l’international et à l’attractivité des programmes structurants à l’Université de Montpelier et experte HRS4R pour la Commission européenne. Au cœur de ces documents se retrouvent 40 principes régissant notamment la liberté de choix de la recherche, l’engagement à la pratique du métier, les questions de recrutement, la reconnaissance des métiers ou encore la progression de carrière et la formation. « Depuis les années 2000, la Commission cherche à développer l’espace européen de la recherche en créant des conditions de recherche homogènes qui facilitent la mobilité des chercheurs. L’objectif est d’être plus attrayant et compétitif face aux blocs chinois et américain », explique Nathalie Modjeska dont l’université a été la première à recevoir le label « HR Excellence in Research » en 20151 en France.
705 organismes labelisés « HR Excellence in Research » dans le monde
Et depuis le programme-cadre pour la recherche et l’innovation, Horizon 2020 (2014-2020), la commission incite fortement toutes les institutions recevant des financements européens pour la recherche de s’engager envers les principes de la charte et du code. « Il n’existe pas encore d’obligation d’obtention du label « HR Excellence in Research », mais on s’en approche », souligne Nathalie Modjeska. De ce fait, on observe une forte accélération de son obtention ces cinq dernières années. « En 2015, lorsque l’Université de Montpelier obtenait son label nous étions deux en France, avec l’INRAE. Nous sommes aujourd’hui 58. » Et dans le monde 696 institutions possèdent dorénavant le label alors qu’HRS4R est un processus basé sur le volontariat. Les établissements sont amenés à conduire une auto-évaluation de leur stratégie en ressources humaines, puis trois experts internationaux contrôlent certains éléments lors d'un audit. « Nous attendons à une analyse des écarts entre les principes de la charte et les process des établissements et un plan d’actions - dont certaines ont porté sur la publicité des offres d’emplois, le processus de recrutement, sa traçabilité, ou les conditions de vie au travail - suffisamment ambitieux et organisé pour réparer ces écarts. »
L’année 2023 marque donc le renouvellement du label « HR Excellence in Research » pour le CNRS. Dans cette perspective, un bilan des actions de la période précédente a été dressé et un nouveau plan d’actions, à destination de tous ses personnels, a été proposé à la Commission européenne pour les trois années à venir. « Tous les six ans les experts réalisent un audit sur site, dans l’intervalle et nous devons rendre une auto-évaluation à trois ans de notre action et en tirer un bilan ainsi qu’un plan d’actions sur des questions de formation, d’éthique, d’accompagnement, de formation, etc… », explique Séverine Gendreau, responsable du pôle Aide au pilotage à la Mission transverse d’appui au pilotage du CNRS (MTAP) en charge du suivi du plan d’action HRS4R.
Un plan pour les chercheurs, ingénieurs et techniciens du CNRS
« En tant que premier établissement européen récipiendaire de fonds européens2 , le CNRS se devait de s’inscrire dans cette démarche HRS4R qui correspond à l’esprit de sa politique RH », souligne Marie Galloo Parcot, directrice des ressources humaines par intérim du CNRS. Et si en 2017 le label s’inscrivait dans un plan à destination des chercheuses et chercheurs de l’organisme, il englobe aujourd’hui également les ingénieurs et techniciens. « Toutes les missions de la Direction des ressources humaines (DRH) sont concernées par l’obtention du label et la DRH du CNRS est ainsi mobilisée sur 80 % des actions du plan HRS4R- CNRS du recrutement, au parcours professionnel en passant par la formation et le management », rapporte Marie Galloo Parcot.
Du recrutement à l’accompagnement
Le label et son maintien était un enjeu important pour la CNRS qui a déjà réalisé un large nombre d’actions inscrites dans le premier plan HRS4R. « Le site Carrière du CNRS a ouvert le 8 mars. Il est accessible à tous, sans acronyme ni vocabulaire administratif. L’idée est d’être attractif et de permettre aux personnes extérieures de se projeter au CNRS. Car le label nous sert à améliorer notre attractivité. Il nourrit notre politique et notre marque employeur », indique Marie Galloo Parcot. Et si le portail emploi du CNRS ne concernait que les CDD jusqu’en 2021, il permettra à terme d’assurer également la publicité des chaires de professeurs junior, des offres pour les cadres dirigeants, des emplois pour les personnes en situation de handicap et des offres de stages et d’apprentissage. Beaucoup d’actions du plan HRS4R sont également relatives au plan Qualité de vie au travail (QVT) qui finance des projets d’amélioration de qualité de vie au travail. « Nous avons préparé l’audit avec plus de 25 scientifiques au cours de nombreuses rencontres ces rendez-vous d’évaluation de nos dispositifs sont aussi des occasions de rafraichir les informations et les mémoires, de mettre en avant les outils disponibles en termes de carrière au CNRS et leurs liens avec notre politique globale RH», indique Séverine Gendreau. « Après un plan focalisé sur le recrutement, le prochain portera sur l’accompagnement des parcours des chercheurs, ingénieurs et techniciens du CNRS », ajoute Marie Galloo Parcot.
Composé d’une quarantaine d’actions, le plan HRS4R du CNRS prévoit notamment plus une communication bilingue française- anglais plus systématique envers les chercheurs et les chercheuses – dont 30 % sont anglophones – avec notamment des contrats de travail proposés dans les deux langues. Enfin, la plupart des actions HRS4R résonnent avec les ambitions du Contrat d’objectif et de performance du CNRS tel que le déploiement de formation pour les primo-managers, le recrutement d’ingénieur projet européens pour inciter les chercheurs à aller à l’Europe et les soulager lors des dépôts d’appels à projet. « Nous sommes dans un environnement à forte compétition nationale et internationale qui englobe le secteur privé et public. Il nous faut donc proposer un environnement de travail et un management exemplaire, mais également des évolutions et des dispositifs attractifs. HRS4R pousse le CNRS dans ce sens », conclut Marie Galloo Parcot.
- 1Le comité de pilotage HRS4R de l’Université de Montpellier est présidé par le président de l’Université Philippe Augé, et porté par le vice-président en charge de la recherche Jacques Mercier.
- 2Le CNRS, est le premier organisme récipiendaire des programmes-cadres européens depuis leur création il y a bientôt 40 ans.