Consultation des agents du CNRS, une grande première
À l’automne 2023, le CNRS a organisé la consultation de l’ensemble de ses agents pour connaître leurs attentes et comprendre les liens qui les unissent à leur employeur.
Du 11 septembre au 10 octobre 2023, le CNRS a procédé à la consultation interne de ses presque 33 000 agents. Réalisée par Ipsos sur la base d’un sondage et de verbatims individuels, l’enquête « Le CNRS et vous » avait pour but d’évaluer le niveau d’engagement des différents personnels, quelle que soit leur entité de travail – délégations régionales, instituts, siège ou unités de recherche –, envers leur employeur.
Tout d’abord, force est de constater, au vu d’une participation massive (44 % des effectifs), une fierté d’appartenir au plus grand organisme de recherche européen et l’un des plus importants au monde. L’expertise scientifique et technique du CNRS, la qualité de ses recherches ou encore son image auprès du grand public, de ses partenaires institutionnels et de la communauté internationale figurent parmi les principaux motifs de fierté de ses employés.
Toutefois, cette fierté est contrebalancée par des conditions de travail jugées difficiles que déplore une majorité d’agents, quels que soient leur statut et entité de travail. Si nombre d’entre eux apprécient l’autonomie et le sens de l’initiative qu’on leur accorde, les formations et le développement des compétences que favorise le CNRS et reconnaissent s’épanouir au travail, beaucoup fustigent les moyens de mener à bien leur métier. Les critiques pointent vers des outils et procédures jugés inefficaces, le manque de reconnaissance professionnelle, une rémunération insatisfaisante ou encore la précarité de certains statuts. Les scientifiques ajoutent que leurs recherches, qui tiennent selon eux du « rêve », voire de la « vocation », se voient bridées par les lourdeurs administratives, la mauvaise coordination entre les composantes diverses du CNRS et la quête récurrente de financements pour leurs travaux (via notamment les appels à projets). C’est pourquoi, lorsqu’on les interroge sur ce qu’ils estiment les priorités de l’organisme, les agents du CNRS évoquent souvent le besoin de « remettre l’humain au centre », la nécessité de simplifier l’organisme – ses outils et procédures au premier chef – et de le rendre plus attractif sur le plan des salaires et des évolutions de carrière.
Au-delà de la question des conditions de travail, les agents du CNRS se disent majoritairement inquiets de l’avenir de leur institution. À leurs yeux, le CNRS manque de perspective à long terme et communique peu ou mal sur ses grandes orientations stratégiques, de sorte que ses agents peinent à se projeter. Par conséquent, les agents du CNRS inscrivent parmi ce qu’ils considèrent les priorités de l’organisme le besoin d’une vision claire de ses objectifs et d’un financement pérenne, gages de la durabilité de leur employeur.
Pour Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, « vos réponses montrent que vous demandez des changements substantiels, qui doivent porter non seulement sur de nombreux aspects de notre travail mais également sur l'écosystème dans lequel il se déploie. Les souhaits que vous avez exprimés [...] embrassent en effet un large spectre, l'attractivité des carrières, l'allègement des procédures et la simplification des outils, la clarification de l'organisation et du rôle du CNRS [...]. Notre enquête précise les améliorations indispensables recommandées par le rapport HCÉRES le mois dernier et fait écho aux préoccupations pointées par le livre blanc de notre Conseil scientifique. Ce que vous nous dites de vos difficultés, mais aussi de vos aspirations, appelle à un travail collectif, en nous interrogeant aussi sur nos processus et circuits de décisions ».
Pour ce faire, le PDG a d’ores et déjà réuni le 19 décembre les représentants des instituts, directions et délégations et les organisations syndicales pour leur présenter ces résultats et préparer un plan d’actions.
[Consultez les résultats de l’enquête dans l’infographie ci-dessous]