Une nouvelle plateforme pour élargir la connaissance

Chercheuses et chercheurs étaient venus en grand nombre aux journées de découverte de la plateforme Istex. Les 200 places de l’amphithéâtre Poincaré du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation étaient combles et la conférence diffusée en direct via un webcast.

Portée par quatre partenaires, le CNRS, l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur, le Consortium universitaire de publications numériques (Couperin) et l’université de Lorraine pour le compte de la Conférence des présidents d’université, Istex a pour objectif principal d’offrir à l’ensemble de la recherche française un accès en ligne aux collections rétrospectives de la littérature scientifique dans toutes les disciplines. Pour ce faire, les porteurs du projet ont engagé une politique nationale d’acquisition de documentation (archives de revues, base de données, corpus de texte...). S’adressant à des contenus fermés, Istex permet d’unifier l’accès à la production à l’ensemble du territoire français.

« L’initiative à l’origine était d’acquérir des articles scientifiques et les conserver ad vitam pour l’enseignement supérieur et la recherche avec, comme conditions, du plein texte et des licences permettant la fouille de texte et la possibilité pour l’ensemble des établissements français d’y avoir accès. Cela permet une démocratisation de l’accès à la production scientifique à l’ensemble du territoire », explique la directrice par intérim de l'information scientifique et technique, Laurence El Khouri.

Le projet, initié par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, trouve ses origines au cours des années 2010, après l’émergence des supports électroniques du début des années 1990. De l’acquisition papier pérenne, les bibliothèques passent à une acquisition de ressources numériques temporaires. Face à cette rupture, la communauté de la recherche met en place une réflexion pour un retour à une « logique d’acquisition. » C’est ainsi que les premières notions de bibliothèque numérique, organisée sous la forme de plateforme, prend vie.

 « Istex, c’est la documentation qui vient à vous, où que vous soyez, si vous l’intégrez dans votre navigateur, dans votre Google Scholar, ou encore dans l’espace numérique de travail de l’établissement », assure la porteuse du projet.

Istex permettra également aux usagers un accès à une documentation enrichie, homogénéisée permettant la lecture machine et donc optimisant la fouille de texte.

« Istex fait partie de la transformation numérique. Elle est innovante de par la lisibilité de ses contenus en machine. Aujourd’hui, avec la massification de l’ensemble des contenus, il devient difficile d’embrasser et trier l’ensemble des éléments issus des recherches bibliographiques. Ainsi, la lecture machine permet-elle d’effectuer une recherche exhaustive et de ressortir les éléments d’intérêt pour le chercheur », note la directrice par intérim de l'information scientifique et technique.

Il faut noter également le caractère multidisciplinaire d’Istex offrant la possibilité rare de fouiller un corpus intégrant différentes disciplines et donc permettant de lier des occurrences sémantiques entre les disciplines.

Disponible à l’utilisation, ISTEX se lance dans son processus de communication vers la communauté de la recherche. Suite à ces deux journées de présentation, la Direction de l’information scientifique et technique a lancé un questionnaire pour récupérer l’ensemble des demandes en formation à l’outil, à ses capacités, ou encore des besoins informatiques afin de proposer des sessions de formation lors de déplacements dans les établissements.

A long terme, les partenaires espèrent qu’Istex se connectera à d’autres bases du même type. Un premier rapprochement s’est déjà opéré avec la plateforme européenne OpenMinTed, le but étant de se connecter à d’autres corpus permettant la fouille de texte et d’élargir l’accès à la connaissance à travers ISTEX.

Laurence Stenvot