Le CNRS s'allie à six start-up studios pour dynamiser la croissance de jeunes entreprises

Institutionnel

Le CNRS renforce son soutien aux start-up en s'alliant à six start-up studios spécialisées, une démarche visant à surmonter les défis de lancement et de croissance propres à l'écosystème entrepreneurial. Cette stratégie favorise un accompagnement plus efficace des projets, en les orientant dès le départ vers des experts dédiés à leur développement.

Le CNRS annonce le lancement de Rise + visant à renforcer le soutien apporté aux start-up issues des laboratoires placés sous sa tutelle, en s'alliant à des start-up studios. Ces ‘venture builders’ apportent une connaissance approfondie de marchés spécialisés et fournissent un soutien à long terme pour les jeunes entreprises.

Six start-up studios sont aujourd’hui partenaires de cette collaboration :

  • 4Elements, spécialisé dans les projets à fort impact environnemental, dans les domaines de la mobilité, l’agriculture, l’énergie et la construction ;
  • Home Biosciences, spécialisé dans les nouveaux médicaments et thérapies ;
  • M2Care, axé sur les technologies de santé et la nutrition ;
  • MedXCell, qui travaille sur les thérapies géniques et cellulaires ;
  • Quantum Launchpad, orienté vers les technologies quantiques ;
  • Technofounders, actif notamment dans les domaines industriels comme l'agriculture, la chimie verte et les matériaux.

Le programme RISE+ s'inscrit dans la continuité des programmes existants du CNRS dédiés à la valorisation des résultats de recherche et bénéficie de l'expérience acquise au fil des années. Il découle en particulier des enseignements tirés de RISE, le programme d’accompagnement du CNRS dédié à la création de start-up. « En nous appuyant sur des startup studios partenaires, nous souhaitons accompagner encore plus loin les technologies qui naissent dans les laboratoires placés sous notre tutelle. La trajectoire d'une start-up est unique et dépend de très nombreux facteurs, notamment ceux liés aux spécificités de son domaine d’activité ; Il est donc indispensable que nous nous entourions d’un réseau de partenaires aux expertises thématiques bien affirmées », souligne Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l'innovation du CNRS.

Pour Laurent Zbinden, CEO du venture builder, spécialisé en thérapies cellulaires et géniques, du groupe franco-suisse MedXCell, « la recherche fondamentale française et européenne est de très haut niveau, mais aujourd’hui il y a besoin de renforcer les phases de développement translationnel au travers de modèles hybrides mêlant injections de capitaux et de capacités opérationnelles pour mener ces phases de développement précoces ». Ce ‘venture builder’, qui a déjà fondé deux start-up, entretient un partenariat fort avec la recherche académique et déploie un modèle « hands-on » construit sur des co-design amont avec les partenaires académiques, la création et le financement (seed) de biotech pour le développement avec une gestion des opérations sur les phases précliniques et du co-investissement en Série A pour favoriser l’accès aux études cliniques.

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MedXCell fait partie des six start-up studios partenaires de Rise + © MedXCell

Autre acteur de Rise + : Technofounders, dont Pierre Le Blainvaux, son président, souligne l'importance de l'accompagnement opérationnel : « On construit ensemble un plan de start-up, la stratégie produit et les ressources dont on a besoin en termes d'équipe, de locaux, de positionnement concurrentiel ». Il explique que souvent, les chercheurs ont une technologie en main, mais ne savent pas comment développer le produit ou ne souhaitent pas assumer seul le rôle de PDG. « C'est ici que les start-up studios interviennent pour combler ces lacunes ». Parmi les 14 sociétés à leur actif, 1/3 proviennent d’innovations issues des laboratoires sous tutelle du CNRS, preuve que TechnoFounders vient ici renforcer un partenariat déjà nourri et étroit avec le CNRS.

Des partenaires aux compétences diversifiées

Chez Technofounders, la durée du processus de création d'une start-up peut varier de trois mois et demi à un an. Le start-up studio fournit un soutien complet, y compris l'accès à des services de soutien tels que la communication, la finance et autres. Ils donnent ainsi à ces jeunes start-ups l'accès à des services essentiels dont elles ont besoin pour se développer et prospérer. « Nous avons la capacité d'accepter des projets à des niveaux de maturité très variables, allant de ceux qui nécessitent encore six mois à un an de recherche, à ceux qui sont déjà bien définis, et d’y investir des montants significatifs dès le premier jour ».

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Parmi les 14 sociétés à l'actif de TechnoFounders, 1/3 proviennent d’innovations issues des laboratoires sous tutelle du CNRS. © TechnoFounders

Renaud Confavreux, associé chez M2CARE, insiste sur le rôle crucial du venture building : « On apporte des équipes très opérationnelles et qui ont une position d'investisseur dans le projet. On a le même horizon de temps ». Ainsi, ces entreprises ont la volonté de s'impliquer directement dans les projets qu'elles soutiennent, investissant non seulement des capitaux - jusqu'à deux millions par projet pour M2CARE - mais aussi du temps et des compétences précises. « Notre équipe - composée de 7 personnes dont 5 associés - est engagée sur une durée de 18 à 36 mois sur chaque projet. Ce temps est consacré à transformer les idées de recherche en start-up viables, en recrutant les bonnes personnes et en jouant un rôle opérationnel fort », rapporte Renaud Confavreux.

Une étape manquante comblée

Mehdi Gmar, directeur général de CNRS Innovation, souligne les avantages de cette collaboration : « Les start-up sans porteur business pré-identifié prennent plus de temps à maturer et ne se structurent pas aussi efficacement que les autres. Il est difficile d'identifier et surtout d'intéresser des porteurs business expérimentés lorsque les projets de start-up sont trop amont et pas assez dérisqués au niveau technologique et marché ».

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L'équipe de M2CARE est composée de 7 personnes dont 5 associés et s'engage sur une durée de 18 à 36 mois sur chaque projet. © M2CARE

Le lancement de Rise + par le CNRS ouvre de nouvelles perspectives pour les start-up reposant sur des technologies développées dans des laboratoires dont il assure une tutelle. En s'associant avec six start-up studios spécialisées, le CNRS offre ainsi un soutien à long terme et une expertise précieuse pour le développement de ces jeunes entreprises. Les start-up peuvent bénéficier des ressources et de l'expertise nécessaires pour faire progresser leur projet. « C'est une étape manquante entre le laboratoire et le business. Cela permet d'apporter un point de vue objectif sur la faisabilité commerciale des projets », conclut Renaud Confavreux.

Le CNRS a pour objectif de nouer une dizaine d’accords dans les prochains mois.