Une étude révolutionnaire révèle les stocks de carbone des 10 milliards d’arbres des régions sèches d’Afrique sub-saharienne
En plus de stocker du carbone, les arbres en zones sèches fournissent de nombreux services écosystémiques indispensables à l’environnement et aux populations locales. Très dispersés, leur étude à grande échelle est compliquée. C’est pourquoi une collaboration pilotée par la Nasa et l’Université de Copenhague, impliquant INRAE, le CEA et le CNRS, a mis au point une méthode de suivi combinant images satellitaires de très haute résolution et intelligence artificielle. Cette innovation a permis d’estimer les caractéristiques de plus 9,9 milliards d’arbres situés en Afrique sub-Saharienne, ainsi que leur quantité de carbone stockée, évaluée à 0,84 milliard de tonnes de carbone. En comparaison, le carbone stocké par les forêts française est estimé à 2,4 milliards de tonnes. Les chercheurs montrent également que cette valeur ainsi que la densité des arbres dispersés sont surestimées dans la plupart des modèles de végétation utilisés dans les simulations du climat. Publiée dans Nature au moment du One Forest Summit au Gabon, cette étude met à disposition une base de donnée sur ces arbres contenant des informations essentielles pour les acteurs travaillant à la restauration des forêts, ainsi que pour les agriculteurs qui peuvent estimer les stocks de carbone de leurs terres.
Sub-continental-scale carbon stocks of individual trees in African drylands. Compton Tucker, et al. Nature, le 1er mars 2023 https://doi.org/10.1038/s41586-022-05653-6