Marie Gaille nommée directrice de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS
Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, nomme la philosophe Marie Gaille directrice de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS à compter du 1er septembre 2021. Elle succède à François-Joseph Ruggiu, appelé à d’autres fonctions.
Née le 16 mars 1971 à Chamalières (Puy-de-Dôme), Marie Gaille est directrice de recherche au CNRS en philosophie, spécialiste des relations entre médecine, anthropologie et philosophie. Elle mène ses recherches au laboratoire Sciences - philosophie - histoire (CNRS/Université de Paris). Elle a exercé au sein de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS des responsabilités de chargée de mission en 2014 puis de directrice adjointe scientifique de 2015 à 2021, en charge notamment des sciences philosophiques et philologiques ainsi que de la communication.
Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris, elle obtient en 1995 l’agrégation de philosophie et en 2001 un doctorat de philosophie de l’Université Paris Nanterre. Recrutée au CNRS en 2005 comme chargée de recherche, elle est promue directrice de recherche en 2013. Elle mène d’abord ses recherches sur l’histoire de la relation entre médecine et politique dans la pensée européenne, notamment chez Machiavel et Cabanis. Elle se spécialise ensuite dans l’analyse des dimensions éthiques de la décision médicale aux seuils de la vie. Elle examine ainsi les principes, valeurs, normes morales et les représentations de l’humain au sein des contextes – cliniques et sociaux – où ils sont mobilisés pour orienter la décision. Une autre partie de ses travaux porte sur la relation entre santé, pathologie et milieu de vie / environnement. Elle est ainsi l’autrice d’ouvrages, chapitres d’ouvrages et articles sur la santé et les pathologies environnementales, sur le désir d’enfant et la médecine de la procréation, sur l’éthique des tests anténataux et des marqueurs prédictifs, sur l’évaluation de la qualité de vie, l’expérience vécue des patients et l’éducation thérapeutique, entre autres.
Au cours de sa carrière, elle a participé à ou porté de nombreux programmes de recherche collectifs et créé le réseau « UK-FR Gene » sur les enjeux éthiques de la médecine génomique. En lien avec ses recherches, elle co-préside depuis mars 2021 avec Régis Aubry la Plateforme interdisciplinaire de recherche sur la fin de vie et coordonne pour le CNRS l'initiative conjointe avec l’Inserm sur les crises sanitaires et environnementales. Elle a été, de 2008 à 2012, membre élue de la section 35 (sciences philosophiques et philologiques, sciences de l'art) et de la commission interdisciplinaire 45 (sciences de l’environnement, à l’époque) du Comité national de la recherche scientifique, et de 2011 à 2014 membre élue du Conseil scientifique de l’Institut écologie et environnement du CNRS. Elle a été nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur en juillet 2021.