Protocole de coopération entre le CNRS et la Région Bourgogne-Franche-Comté
Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, et Antoine Petit, président-directeur général du CNRS, ont signé ce mercredi 19 mai 2021 à Besançon un protocole de coopération à l’institut FEMTO-ST.
Une étape supplémentaire est franchie à la fois pour le CNRS dans sa politique de rapprochement avec les territoires et pour la Région dans son engagement pour la recherche conduite par les laboratoires de Bourgogne-Franche-Comté.
« Cette signature s’inscrit dans la volonté du CNRS de consolider ses relations avec les collectivités territoriales qui sont nos partenaires naturels sur les sites, avec bien entendu les universités et les écoles. Cet accord avec la Région nous permet de structurer conjointement quelques thématiques scientifiques émergentes et prioritaires, et d’agir de manière concertée en termes de valorisation, d’attractivité du territoire, ou encore de culture scientifique » explique Antoine Petit, président-directeur général du CNRS.
La Présidente de la Région salue « la coopération entre le CNRS et la Région pour soutenir ensemble les laboratoires et les chercheurs sur le territoire. Cette coopération se matérialise par notre contribution conjointe aux activités de recherche dans tous leurs aspects, allant de la recherche d’excellence et l’innovation - le développement de l’hydrogène par exemple - à la diffusion du savoir scientifique pour tous les publics. Nous sommes fiers en Bourgogne-Franche-Comté de pouvoir compter sur une telle expertise ! ».
Établi pour une durée de cinq ans, ce protocole de coopération sera décliné en plans d’actions visant notamment à renforcer et à développer certaines thématiques de recherches prioritaires partagées, alliant les atouts et enjeux de la Région et la stratégie nationale du CNRS.
7 grands domaines de coopération
Les deux partenaires ont ainsi identifié de grands domaines de coopération à la croisée de leurs objectifs respectifs déclinés, pour le CNRS, dans son Contrat d’objectif et de performance et, pour la Région, dans sa Stratégie régionale d’Enseignement supérieur de Recherche et d’Innovation (SRESRI) adoptée fin 2019 :
- Le soutien aux travaux de recherche, notamment pour la Région, le soutien aux projets en cofinancement des crédits ISITE-BFC et des projets sur l’hydrogène en relation avec le plan d’actions régional dédié ainsi que les équipements de recherche retenus dans le cadre de l’appel Equipex+ et de l’Appel à projets régional « Plateformes de recherche » ;
- L'innovation et le développement économique afin de favoriser les projets de création d’entreprises innovantes et des projets d’innovation des start-up ;
- Les infrastructures de recherche dans des perspectives de mutualisation et de renforcement de leur visibilité ;
- L'attractivité de l’emploi scientifique et technique par la mise en place de mesures communes d’attractivité et d’accompagnement des chercheurs et des chercheuses ;
- Les dynamiques internationales et européennes, et notamment le renforcement des coopérations transfrontalières ;
- Le dialogue sciences-société en développant et favorisant la diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle ;
- L’appui aux politiques publiques et à l’expertise pour permettre un éclairage de la décision publique.
L’ensemble sera bien entendu construit en étroite collaboration avec les partenaires du monde académique présents sur le territoire, notamment avec l’Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC) rassemblant sept établissements membres1 .
L'hydrogène : un axe fort et ancré en Bourgogne-Franche-Comté
L’hydrogène est identifié comme un sujet d’avenir pour la Bourgogne-Franche-Comté depuis plusieurs années. Depuis 2016, 12 millions d’euros ont été investis dans la recherche et dans les projets collaboratifs. Pionnière et lauréate du label « Territoire Hydrogène », la Région investira 90 millions d’euros supplémentaires sur la période 2020-2030 dans le cadre d’une feuille route « Hydrogène » unique en France. Ces importants investissements publics ont pour vocation d’accélérer la transition énergétique du territoire et de faire de l’hydrogène une filière structurante, forte, différenciante et pourvoyeuse d’emplois.
Un large déploiement de l’hydrogène-énergie nécessite aussi des avancées significatives en matière de recherche au niveau du système : efficacité énergétique accrue, durabilité/fiabilité accrues et coûts réduits. L’expertise de plus de 20 ans de la Région et les installations de test unique à l’échelle 1 sont des atouts clés pour combler les lacunes sur ces sujets et aider les technologies de l’hydrogène à entrer sur le marché.
La principale force de recherche en Bourgogne-Franche-Comté se situe au sein de l'équipe SHARPAC2 de FEMTO-ST, qui développe son activité scientifique dans les domaines applicatifs des véhicules électriques et des énergies renouvelables sur des savoir-faire autour des nombreuses thématiques, et s’appuie pour réaliser ses travaux de recherche sur la plateforme SPAC3 à Belfort pilotée par FCLAB.
Pour le CNRS, c’est également un enjeu de taille pour lequel il a créé une fédération de recherche hydrogène appelée FRH2 rassemblant plus de 270 chercheurs issus de 28 laboratoires engagés activement dans le domaine de l’hydrogène. Celle-ci bénéficie des effets de synergie d’un tel regroupement et affirme la place du CNRS comme acteur incontournable de la R&D au niveau international. Sa mission est notamment d’unir et de coordonner les efforts de ses équipes pour la production d’hydrogène économe en CO², sa purification et son stockage, et de progresser dans la conception de systèmes complets allant de la production à l’utilisation de ce gaz via les Piles à Combustible. Daniel Hissel, professeur à l’Université de Franche-Comté au sein de FEMTO-ST, médaillé de l'innovation CNRS en 2020, et co-fondateur de la startup H2SYS pour des piles à hydrogène plus performantes, en est le directeur adjoint.
Cette fédération a notamment beaucoup contribué au Plan national sur l’Hydrogène qui s’inscrit dans le cadre du quatrième programme d’investissements d’avenir (PIA4) du gouvernement français.
- 1Université de Bourgogne (uB), Université de Franche-Comté (UFC), Université de Technologie Belfort-Montbéliard (UTBM), École Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM), AgroSup Dijon, Burgundy School of Business (BSB), École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM).
- 2Systèmes électriques Hybrides, ActionneuRs électriques, systèmes Piles A Combustible.
- 3Systèmes Hydrogène-Energie et Piles à Combustible.