Discuter avec un robot n’est pas aussi plaisant que de converser avec un humain
Les interactions avec les humains activent davantage le système de récompense sociale que les discussions avec des agents artificiels, comme les robots. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs du CNRS et d’Aix-Marseille Université1 . Ils ont pour cela, et ce pour la première fois, enregistré par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle l’activité cérébrale de participants engagés dans une discussion avec un partenaire humain ou robotique. Leurs résultats, publiés dans Philosophical Transactions the Royal Society of London B le 11 mars 2019, montrent que discuter avec un humain induit une augmentation significative de l’activité de l’amygdale, des noyaux gris centraux et de l’hypothalamus comparée à une conversation similaire menée avec un robot. Ces deux premières structures cérébrales sont impliquées dans les circuits de la récompense, la dernière synthétise l’ocytocine, neuropeptide favorisant plus spécifiquement le lien social. Les données issues de cette étude sont mises à la disposition de la communauté scientifique pour étudier les bases cérébrales de ce comportement social qu’est la discussion.
En savoir plus sur ce projet : https://www.youtube.com/watch?v=pDyiZBMJILM
- 1A l’Institut de neurosciences de la Timone (CNRS/Aix-Marseille Université) en collaboration avec le Laboratoire parole et langage (CNRS/Aix-Marseille Université) et le Laboratoire d’informatique et des systèmes (CNRS/Aix-Marseille Université/Université de Toulon). Ces travaux sont soutenus par la fondation A*Midex et l’Institut Convergence ILCB.
Brain activity during reciprocal social interaction investigated using conversational robots as control condition. Birgit Rauchbauer, Bruno Nazarian, Morgane Bourhis, Magalie Ochs, Laurent Prévot and Thierry Chaminade. Phil Trans B, le 11 mars 2019. DOI : 0.1098/rstb/374/1771. https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rstb.2018.0033